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Bruno Le Maire ministre des Armées : un "come-back" éclair qui a mis le feu
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/10/2025 à 09:02

Après sept années à Bercy de 2017 à 2024, l'ancien ministre de l'Economie avait encore assuré le 22 septembre dernier qu'un retour au gouvernement était "totalement exclu". Son arrivée au ministre des Armées a finalement été tuée dans l'oeuf lundi matin, après la démission de Sébastien Lecornu.

Bruno Le Maire, le 22 septembre 2024, à Paris ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Bruno Le Maire, le 22 septembre 2024, à Paris ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

"Dans les circonstances exceptionnelles que traverse la France, on ne se dérobe pas". Après avoir pourtant assuré dans un entretien paru le 22 septembre qu'un retour aux responsabilités de l'exécutif était "totalement exclu" à court terme, Bruno Le Maire a accepté le poste de ministre des Armées et des Anciens Combattants au sein du nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, dimanche 5 octobre, finalement court-circuité par la démission du Premier ministre lundi matin.

Après plus de trois semaines de concertations pour élaborer la nouvelle équipe gouvernementale, l'annonce du retour de ce cadre des années Macron a mis le feu aux poudres au sein d'oppositions unanimes pour critiquer le come-back de l'ex-ministre des Finances. Après un flot de réactions indignées, le Premier ministre Sébastien a remis sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée lundi, mettant à terre le projet de nouveau gouvernement.

Selon une source au fait des tractations, il a été approché une première fois par le secrétaire général de l'Elysée Emmanuel Moulin, qui l'a contacté à deux reprises vendredi, puis par le Premier ministre samedi et par le président Emmanuel Macron dimanche. Après avoir réitéré son refus, il a finalement accepté le poste-clé en temps de "réarmement" du pays. Mais les opposants, qui le considèrent comme un des responsables du dérapage budgétaire de la France, ont aussitôt attaqué cette nomination.

"26 jours pour nommer Bruno Le Maire, c'est insultant", a ainsi raillé la porte-parole du groupe RN à l'Assemblée Laure Lavalette, tandis que Marine Le Pen a critiqué le retour "pathétique" de "l'homme qui a mis la France en faillite". Son allié Eric Ciotti a aussi déploré "le retour de l'homme aux 1.000 milliards de dette", estimant que "ce gouvernement est un bras d'honneur aux Français".

"On hésite entre Walking Dead et On a perdu la Septième compagnie "

A gauche, le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner a ironisé sur le retour du "Mozart de la finance qui a ruiné notre pays", tandis que la patronne des Ecologistes Marine Tondelier a dénoncé "la prime à l'incompétence". Yannick Jadot fustige une "faillite à tous les étages", dans un feuilleton politique "affligeant". "On hésite entre Walking Dead et On a Perdu la Septième Compagnie. Mais ce n'est pas risible, parce que c'est la France", a t-il grincé à l'antenne de Public Sénat , lundi matin.

"Le sentiment qui domine, c'est la consternation", a jugé pour sa part Olivier Faure sur France Inter , pointant un gouvernement qui n'a "plus de légitimité pour gouverner", citant notamment le départ de l'UDI des alliés de l'exécutif, qui fait perdre au gouvernement sa majorité au Sénat, ou encore la "prise de distance" de Gabriel Attal avec Emmanuel Macron.

L'annonce a surtout enflammé LR, qui après avoir proposé son "contrat de gouvernement" à Sébastien Lecornu avait fini par accepter de rester dans son équipe au terme de longues tergiversations et d'une réunion où certaines divisions étaient apparues. Le choix de cet ex-LR qui a rejoint Emmanuel Macron dès 2017 a irrité son ancien parti.

Interrogations au sein même de l'entourage de Macron

"La composition du gouvernement ne reflète pas la rupture promise", a ainsi déploré le chef de LR et ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, annonçant une réunion de crise. "L'affaire Bruno Le Maire les a rendus dingues", a commenté un cadre centriste de la fragile alliance entre la droite et le camp présidentiel censée soutenir le gouvernement. "'BLM', c'est un irritant pour le centre, pour LR, pour le PS, pour le RN", a-t-il ajouté, mettant en garde contre le risque d'une sortie de la droite du gouvernement qui obligerait Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron à tout recommencer.

Un proche du chef de l'Etat s'interrogeait lui-même sur "qui a eu l'idée" de nommer l'ancien ministre de l'Economie. Le choix de l'ex-ministre de l'Economie (2017-2024) est la principale surprise d'une équipe qui compte essentiellement des reconductions.

19 commentaires

  • 10:53

    camaross nous votons pour des individus qui nous sont imposés par les partis! Nous n'avons pas le choix en fait! Et ces élus se moquent de nos désiratas, ils votent ce que leur parti leur dit de voter!


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